"In war, silences are sometimes more terrifying than the noise." *
Despite "Never again!" Heard for nearly fifty years, a conflict broke out in 1992 massacre of civilians in concentration camps, ethnic cleansing ... Tibet, Transnistria, Chechnya, Sierra Leone, Rwanda, or Palestine? No, this is happening closer to home.
Despite "Never again!", A war rips up the former Yugoslav Republic of Bosnia and Herzegovina communities. Less than two hours from Paris, entire villages were systematically wiped out and entire families decimated. Nearly 12,000 deaths in 1,400-day siege in Sarajevo, almost 8,000 men massacred in Srebrenica, about 100,000 people died in this tragedy.
Despite "Never again!", All this is happening with the full knowledge of the peacekeepers and the international community. Only after the NATO intervention in summer 1995 that the situation evolves. It was not until December of the same year as the signing of the Dayton Accords put an end to this dirty war.
In 2006, ten years after the war, the country still lives under undeclared protectorate and managed by the West. EUFOR patrols the streets, the High Representative has seen its expanded powers and nationalist parties that led to the war are still in power.
Many refugees have now returned from Western countries to return home in this country "rebuilt" ... But what will they find there?
In this version of the mafia market economy, the money spent in humanitarian aid benefits only a few, while unemployment is soaring and the industry remains off. The country is divided in two, separated into two distinct entities: the Federation of Bosnia and Herzegovina and the Republika Srpska. This invisible, insurmountable barrier for the population, has allowed a kind of "cold war" to replace the armed conflict.
Fixing the signs of troublesome events and reflecting a hidden reality, this work highlights a parallel world, unlike a living world. Showing traces of a forgotten war, CW Marsens not only questions the memory, but also questions the society of the spectacle, because today who still remembers Bosnia?
Deliberately free of any human presence, the images of CW Marsens do not reveal the remains of its business. The feeling of silence and solitude that emerges, the evocative force charred buildings are further accentuated by the simplicity and uniformity of tone photographs. Apart from any direction, away from the sensational or image that sells, the author has retained a certain modesty, a distance from the dramatic events that occurred between 1992 and 1995.
“En temps de guerre, les silences sont parfois plus terrifiants que les bruits.”
* Malgré les “Plus jamais ça !” entendus pendant près de cinquante ans, un conflit éclate en 1992. Massacre de populations civiles, camps de concentration, épuration ethnique… Tibet, Transnistrie, Tchétchénie, Sierra Leone, Rwanda, ou Palestine ? Non, cela se passe plus près de nous.
Malgré les “Plus jamais ça !”, une guerre déchire les communautés composant l’ancienne république yougoslave de Bosnie-Herzégovine. A moins de deux heures de Paris, des villages entiers sont systématiquement rayés de la carte et des familles entières décimées. Près de 12'000 morts en 1'400 jours de siège à Sarajevo, près de 8'000 hommes massacrés à Srebrenica, près de 100'000 personnes perdent la vie durant cette tragédie.
Malgré les “Plus jamais ça !”, tout cela se passe au vu et su des Casques bleus et de la Communauté Internationale. Ce n'est qu'après l'intervention de l'OTAN durant l'été 1995 que la situation évolue. Ce n'est qu'en décembre de la même année que la signature des Accords de Dayton met fin à cette sale guerre.
En 2006, dix ans après la guerre, le pays vit toujours sous un protectorat non-déclaré et géré par l'occident. L'Eufor patrouille dans les rues, le Haut Représentant a vu ses pouvoirs élargis et les partis nationalistes qui ont menés à la guerre sont toujours au pouvoir.
De nombreux réfugiés sont désormais renvoyés des pays occidentaux pour retourner chez eux, dans ce pays “reconstruit”... Mais que trouverons-t-ils là-bas ?
Dans cette version mafieuse de l'économie de marché, l'argent dépensé dans l'aide humanitaire ne profite qu'à quelques-uns, tandis que le chômage explose et que l'industrie reste à l'arrêt. Le pays est coupé en deux, séparé en deux entités distinctes : la Fédération de Bosnie-Herzégovine et la Republika Srpska. Cette frontière invisible, infranchissable pour la population, a permis à une sorte de “guerre froide” de remplacer le conflit armé.
Fixant les signes d'événements gênants et reflétant une réalité cachée, ce travail met en lumière un monde parallèle, à l'inverse d'un monde vivant. En montrant les traces d'une guerre oubliée, C. W. Marsens ne questionne pas uniquement la mémoire, mais interroge également la société du spectacle, car aujourd'hui, qui se souvient encore de la Bosnie ?
Volontairement exemptes de toute présence humaine, les images de C. W. Marsens ne laissent transparaître que les vestiges de son activité. Le sentiment de silence et de solitude qui s'en dégage, la force évocatrice des bâtiments calcinés, sont encore accentués par la sobriété et l'homogénéité tonale des photographies. En dehors de toute mise en scène, loin du sensationnel ou de l'image qui fait vendre, l'auteur a su conserver une certaine pudeur, une distance par rapport aux événements dramatiques qui se sont produits entre 1992 et 1995.
* Tim Clancy, in www.delaplanete.org / No 14 mars-avril 2004 (traduit par World Watch)
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